Le timeslice, un bien joli mot qu’on traduit en français par tranche de temps. Cette notion très poétique désigne une technique photo que j’ai découvert il y à quelque temps et qui m’a au premier abord surpris et intéressé. Cette technique est héritée là aussi de celle du “day to night” popularisée par Stephen Wilkes.
Tout le monde aujourd’hui connait la logique de timelapse, mettant en scène par la vidéo une succession de photos d’un même lieu. Le timeslice est donc l’équivalent du timelapse, mais en photo uniquement. Le but est de présenter un même lieu, sur une seule image fixe, mais à des moments totalement différents.
Nancy et la Place Stanislas, un lieu de choix pour mettre en pratique le timeslice.
Afin d’être graphique et visuelle, cette technique nécessite de photographier un lieu sur une durée de temps assez longue et privilégier les moments de changements de lumières. Autrement dit il est intéressant de photographier un passage du jour à la nuit, ou inversement. La ville et le milieu urbain sont certainement les endroits qui fonctionnent le mieux. En effet, l’éclairage urbain apporte un vrai plus sur ces compositions. Et on peut même imaginer finir avec une touche d‘astrophotographie.
Pour tester ces techniques, j’ai tenté le coup en plein cœur de Nancy, sur la Place Stanislas. Lieu ultra photogénique, photographié tous les jours, je souhaitais apporter une autre vision de cet endroit. J’y reviens juste après !
Bien choisir le moment et la météo pour la réalisation du timeslice.
La bonne réussite d’un timeslice résulte de différents choix et caractéristiques à prendre en considération. Trois éléments principaux sont à prendre en compte.
- Le lieu : comme on le disait, il doit être photogénique de jour, comme de nuit. En effet, la composition photographique doit être équilibrée avec et sans éclairage public. S’il n’y a pas d’éclairage public, une route avec des trainées de voitures peut être très graphique en photo.
- La météo : un ciel totalement couvert risque de ne pas apporter les variantes de couleurs qu’on trouve lors d’une heure bleue. Quelques nuages apporteront leur lot de relief dans le ciel, mais il n’en faut pas de trop.
- L’heure de début et de fin de session : attention en effet à avoir suffisamment de matière pour réussir votre montage et vos découpes. Il faut donc que la composition soit aussi équilibrée entre le début et la fin de la session de prises de vues. Contrôlez-bien les horaires du début et fin d’heure bleue, afin de calculer le temps qu’il vous faudra sur place. Pour avoir un beau rendu, n’hésitez pas à commencer à photographier assez tôt et à terminer à la nuit noire, ou inversement.
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La Place Stanislas à Nancy, point de chute pour tester cette pratique.
Pour le premier test Place Stanislas à Nancy, j’ai décidé de photographier depuis la rue Héré, faisant face à l’hôtel de ville. Cette vue assez symétrique me semblait idéale pour présenter les changements de lumières et de ciel. Le fait d’avoir de l’éclairage public identique d’un côté et de l’autre apportait aussi une touche intéressante. Ayant débuté la prise de vue en tout début d’heure bleue, je devais donc rester immobile environ 1 h 20, afin de finir en nuit noire.
Ce premier essai m’a permis de tester les écarts de temps à choisir entre chaque prise de vue, et de me rendre compte des changements très rapides à certains moments.
Le second test a été réalisé cette fois-ci du côté d’une fontaine de la Place. Le couvre-feu instauré à ce moment-là me simplifiait clairement le travail. La place étant quasi désertique, il n’y avait pas d’éléments (personnes ou objets) dans le champ venant gêner la prise de vue. Au moins un avantage de ces mesures, pour nous les photographes !
Ce cadrage me permettait d’avoir davantage de dégradés dans les couleurs du ciel, tout en gardant un cadrage photo intéressant et visuel. La session photo a été commencée cette fois-ci trop tôt et terminée là aussi un peu trop tôt. J’ai dû au montage éliminer le tout début, car la composition n’était pas assez équilibrée.
Comment construire un timeslice, de la prise de vue au post-traitement ?
Comme nous l’avons évoqué, à la prise de vue, il est nécessaire de réaliser toutes les photos sans bouger d’un millimètre. La patience sera votre meilleure alliée, car vous devrez rester au même endroit pendant un temps assez long. L’usage d’une télécommande avec intervalomètre peut être une solution pour photographier le lieu avec le même espacement de temps.
Une fois ces prises de vues réalisées, pour ma part, je réalise un prétraitement via Lightroom, permettant de corriger quelques couleurs et expositions. Vous pouvez ensuite au choix, soit, sélectionner les photos sur Lightroom et créer une pile de calques directement sur Photoshop. Sinon, il faudra exporter les images, et les réimporter en calques.
Pour un timeslice vertical (comme présenté plus haut), l’idée est de garder des bandes de même largeur. Pour cela, la solution est via Photoshop de créer des repères avec le nombre exact de colonnes en fonction du nombre de photos exploitées. Suite à cela, vous allez créer des masques en ne conservant que la partie souhaitée sur chaque image.
Vous avez des questions ? N’hésitez pas à laisser votre commentaire ci-dessous, et on échangera avec grand plaisir.
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