La nuit est magnifique, la Voie lactée pile au-dessus de votre tête, le ciel brille de mille feux et vous-vous dites qu’immortaliser tout ça serait génial ?
La photographie de nuit est une technique en soit peu complexe. En revanche le rendu fascine la plupart des gens. Sans connaître les techniques d’exposition longue, sans l’utilisation d’un trépied, nombre de personnes n’y arrivent pas, alors qu’il n’y à rien de sorcier.
Dans ce petit tutoriel (débutant), nous allons nous intéresser plus particulièrement à l’astrophotographie et à l’observation de la Voie lactée. Oui, il est tout à fait possible de l’observer en France. En Lorraine comme partout, impossible de la voir en ville, donc si vous habitez les agglomérations de Nancy ou Metz, il faudra monter dans la voiture. Direction la campagne, afin de s’éloigner de la pollution lumineuse.
Pour photographier la Voie lactée, il faut regarder de nombreux facteurs prévisibles afin de déterminer le moment parfait. Il faut déjà savoir qu’elle est visible une grande partie de l’année, mais chaque jour son positionnement évolue un peu. Elle sera en position couchée au printemps et complètement verticale en été.
Quand photographier la Voie lactée ?
Elle est observable à quatre conditions, il faudra toutes les réunir toutes pour l’admirer. La patience est donc de rigueur, tout comme l’anticipation.
- Comme précisé juste avant elle n’est pas toujours au-dessus de votre tête. La première condition est donc naturellement qu’elle soit physiquement présente au moment voulu. Pour cela le mieux est de prendre une application pour smartphone (stellarium par exemple, je la recommande). Sur ordinateur vous trouverez aussi de petits logiciels gratuits de planétarium. Au passage vous n’irez pas faire des photos sans savoir ce que vous photographiez, il est intéressant de savoir ce qu’on observe. Mars, Saturne ou Jupiter sont souvent visibles.
- La Lune … Et oui, de nuit c’est un véritable phare. Vous allez voir grâce à elle dans l’obscurité mais en contrepartie vous verrez moins d’étoiles. Dommage quand on y va pour ça. Il faut donc regarder le calendrier lunaire pour éviter de tomber sur un créneau où elle sera présente. Comme la pleine Lune … 🙂
- La météo ! Forcément, pas la peine de préciser qu’à moins d’habiter à 4 000 m, les nuages ne sont pas pratiques pour voir le ciel. Donc pour réussir de l’astrophotographie et voir la Voie lactée, il faut un ciel le plus dégagé possible. Il faut surtout le minimum d’humidité à l’horizon sinon les étoiles ne se verront pas. La pureté de votre ciel est la condition sine qua non à une belle photo. Évitez donc aussi un jour de pic de pollution. Le site Meteoblue est un bon indicateur, gratuit en plus.
- La pollution lumineuse masquera elle aussi les étoiles. Plus vous serez loin des sources de lumières, mieux vous serez. Logique ? Pour ma part mon terrain de jeu fétiche reste la Meuse, les Vosges ou les Alpes (françaises ou non). Le site de l’AVEX est une mine d’or pour trouver le spot parfait. Il ne vous reste qu’à définir la zone ou la pollution sera la moindre.
Si vous êtes un mordu d’astrophotographie ou si vous le devenez, à force vous connaîtrez les périodes favorables. À titre purement personnel je préfère le printemps car sa position est très fortement inclinée, l’air est plus frais et donc plus pur. Il faut en revanche supporter d’avoir un peu froid et de se coucher très très tard.
Mais le rendu et le bonheur d’être dehors compensent largement tout ça. Généralement à cette période l’observation se fait à partir de 2-3 heures du matin.
Comment photographier la Voie lactée ?
Commençons d’abord par le matériel. Il vous sera nécessaire, voire indispensables certains éléments :
- un appareil photo de qualité, qui supporte une montée en ISO assez élevée. De préférence qui ne bruite pas trop entre 3200 et 6400 iso.
- un objectif le plus lumineux possible (f/2.8 est à mon sens une nécessité, plus serait encore mieux). Si vous voulez faire une photo de la voûte, privilégiez une focale grand angle. Pour plein format, le mieux reste 20 mm ou moins. Pour ma part la plupart des images sont à 20 mm en plein format.
- un bon trépied stable (pas forcément lourd, mais ne bougeant pas)
- une télécommande ou à défaut le mode retardateur.
- de préférence une lampe frontale avec position “rouge”. Pour ne pas éblouir.
- une bonne dose de café, ou de boissons énergisante.
Si vous en voyez d’autre que j’aurais oublié, signalez-le-moi en commentaire :-).
Petit conseil purement personnel, si vous prévoyez une sortie en solo, en rentrant tard, attention à la fatigue. Par expérience les routes meusiennes à 4 h du matin sans avoir dormi, c’est dangereux. Surtout quand il faut éviter les lapins, les sangliers, les chevreuils et tonton Jean-Claude qui revient du bar. Donc privilégiez une sortie en petit groupe, c’est plus sécurisant.
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Stage photo : Photographier la Voie lactée
120€ Lire la suiteStage photo : Photographier la Voie lactée23/06/202129/04/2024
Une fois le spot trouvé et repéré, il faut localiser la Voie lactée. Si vous n’avez pas l’habitude laissez votre œil s’habituer à l’obscurité et cherchez une zone où la concentration d’étoiles est importante. Logiquement si vous avez tout anticipé vous allez savoir exactement vers où regarder.
Si vous ne la trouvez toujours pas, utilisez une application de planétarium pour la trouver. Il y en a de très bonnes, souvent gratuites, c’est très pratique.
Mais logiquement si le spot est bon tout comme les conditions d’observation, elle va vous sauter aux yeux.
Niveau réglages, tout dépend de la situation, il n’y a donc pas de recette miracle. On conseille généralement d’exposer à droite, c’est-à-dire de surexposer vos images. Ou du moins de chercher à le faire. Pourquoi ? Tout simplement car votre capteur prend plus d’informations dans les hautes lumières. Sans rentrer dans le détail il y a autant d’informations dans les 10 % de l’histogramme à droite que dans les 90 autres. Profitez-en ! Vous verrez mieux les étoiles et vous récupérerez davantage le bruit numérique. Sauf que de nuit sur-exposer une image est très compliqué.
Vous allez donc exposer le plus possible à droite, mais sauf grosse pollution lumineuse le ciel ne sera pas surexposé. Au mieux il sera clair ! N’ayez pas peur de monter en iso pour redescendre l’exposition en traitement. Ouvrez au maximum le diaphragme de votre objectif pour capter le plus de lumière.
Sur cette photo ci-dessus, vous pouvez voir l’avant / après. Le fichier brut est travaillé en logique d’exposition à droite. Comme vous voyez l’image est loin d’être surexposée. Et pourtant on est déjà très haut en iso (6400 pour être précis).
Bien entendu, utilisez le trépied et partez sur des poses longues en respectant la fameuse règle des 500 (pour les appareils plein format). Par exemple si vous avez une optique 20 mm, la règle sera donc :
500 / 20 = 25 secondes de pose pour éviter tout mouvement d’étoiles. Et oui c’est la preuve formelle que la terre tourne !
Cette règle vous permet d’éviter un déplacement trop visible des étoiles. On peut y déroger mais après c’est souvent peu esthétique.
Le plus compliqué de nuit est de réussir sa mise au point. En effet l’appareil à besoin de contrastes pour réussir sa MAP. La nuit, de la lumière loin des villes… Normalement il n’y en a pas.
Donc pour réussir tout de même il faut ruser. Comme solution j’utilise les phares de voitures, ou au besoin une lampe frontale placée plus loin. Si vous avez une habitation ou un lampadaire plus loin, c’est le jackpot. Si vous le pouvez n’hésitez pas à prendre un ordinateur portable pour contrôler directement vos photos. Il vaut mieux être sûr de suite que découvrir une erreur de réglage en rentrant. Vous la sentez la mauvaise expérience déjà vécue 😀 ?
Sur place, quels réglages utiliser ?
Inutile de préciser que la grosse partie du travail en astrophotographie se fait en retouche. Comme on l’a dit on va chercher à obtenir le maximum d’informations dans le but de retoucher l’image. Le capteur perçoit plus de choses que votre œil. Photographiez donc en RAW. Une fois la mise au point effectuée, mettez-vous à pleine ouverture et réglez votre temps de pose avec la règle des 500.
Étant donné que vous serez en RAW ne vous embêtez pas à effectuer les réglages de couleurs précisément. Pour ma part je choisi une balance qui tire vers les bleus pour avoir un rendu assez proche du final. De même pour les contrastes et saturation mettez tout à zéro, vous verrez ça à la maison.
Évitez surtout tout mouvement quand vous avez déclenché afin de limiter les flous de mouvement, et surtout déclenchez avec la télécommande ou le retardateur.
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Comment traiter les photos ?
Il existe de nombreuses méthodes de retouche. On peut débruiter et renforcer la visibilité des étoiles par des techniques d’empilement de photos. Jusque-là, les images d’illustrations sont toujours issues d’une seule prise en ce qui concerne le ciel. Je teste tout ça, et je vous en reparle ?
Vous trouvez votre image très bruitée, et moche à cause de tout ça ? Dites-vous que la plupart des gens n’arrivent pas à la voir, et encore moins à la photographier. Votre photo, même bruitée fera saliver beaucoup de monde.
Cette partie est très complexe et totalement personnelle. D’un photographe à un autre nous n’aurons pas le même traitement des photos. Et c’est là tout le charme.
En ce qui me concerne, j’aime beaucoup réaliser des photographies au bord de routes avec passage de voitures. Les expositions étant totalement différentes, il faut donc réaliser des photos composites.
C’est-à-dire que sur l’image finale, vous aurez exploité plusieurs photos réalisées au même endroit, mais avec des réglages différents (en terme d’exposition).
Pour ma part, je ne rajoute pas d’éléments n’ayant pas été physiquement présents.
Cette partie fera l’objet d’un autre article !
Et pour finir, savez-vous que la lumière que votre œil voit a été émise il y a très longtemps. Certaines étoiles n’existent certainement plus au moment où vous les regardez ! Magique non ? Alors profitez-en, bonnes photos !
Si vous avez des questions ou des commentaires, c’est à jouer de jouer juste en dessous !
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